10 décembre 2013

Côte d’Ivoire : les pro-Gbagbo et les pro-Ouattara vers une possible réconciliation

POIGNEE DE MAINS ENTRE AMADOU SOUMAHORO, SECRETAIRE GENERAL DU RDR ET PASCAL AFFI N'GUESSAN PRESIDENT DU FPI
Poignée de main entre Amadou Soumahoro, secrétaire général du RDR et Pascal Affi N’Guessan, président du FPI

La rencontre entre des membres du RDR (Rassemblement des républicains) et du FPI (Front populaire ivoirien) paraissait incroyable, tant il était devenu impossible de s’imaginer un tel scénario. Pour la première fois, les pro-Ouattara et les pro-Gbagbo se sont parlés à la même table, sans l’aide d’un facilitateur.  Cela ne s’était plus produit depuis une décennie, particulièrement, après la crise postélectorale qui a fait des milliers de victimes. Cette crise avait aussi entraîné, le transfèrement de Laurent Gbagbo à La Haye et l’emprisonnement de plusieurs cadres du FPI. Pascal Affi N’guessan, président du FPI, à la tête du forte délégation s’est rendu, hier au siège du RDR où il a été accueilli par Amadou Soumahoro, secrétaire général du RDRaccompagné de plusieurs cadres du parti , Amadou Gon Coulibaly, Henriette Dagri et Joel N’guessan.

Rencontre Rdr et Fpi
Les membres des deux partis autour de la table de discussion

A la demande du FPI, les échanges entre les anciens alliés du Front républicain se sont déroulés dans un climat apaisé et ont porté sur deux propositions chères au parti de l’ex-président Laurent Gbagbo à savoir le dialogue direct et l’organisation des états généraux de la République. « Nous considérons ces deux propositions comme étant les deux piliers, les deux pieds de la réconciliation nationale, a expliqué Pascal Affi, qui a, longuement, insisté sur ces termes lors de ses multiples tournées à l’intérieur du pays, il y a de cela quelques semaines.

Le parti de M. Ouattara qui a félicité le FPI pour cette initiative a réitéré son refus pour l’organisation des états généraux. Il estime qu’en l’état actuel des débats, l’organisation de ces assises ne pouvait pas apporter de solutions aux problèmes de la nation. L’on se souvient que le président Ouattara avait, lui-même, décliné cette proposition au cours de sa visite dans la région du Gbêkê, affirmant que c’était une perte de temps. Cependant, le RDR a dit être ouvert au dialogue politique et a souhaité que les échanges se poursuivent au niveau du cadre permanent de dialogue.

Il faut le dire, même si, la rencontre s’est achevée sur un désaccord, pour beaucoup d’ivoiriens, elle ouvre, enfin, la voie à une possible réconciliation. Et oui, à l’image des présidents Barack Obama et François Hollande qui ont décidé d’assister aux obsèques de Mandela avec respectivement leurs anciens adversaires politiques George Bush et Nicolas Sarkozy.

 

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